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L’OC Certis décrypte le nouveau référentiel HVE

Vincent Couëpel, dirigeant de Certis, et Adélaïde Marre, responsable technique HVE, reviennent pour Agrodistribution sur le nouveau référentiel HVE.

Entré en vigueur au 1er janvier, le nouveau référentiel HVE est à analyser « au cas par cas », selon Vincent Couëpel et Adélaïde Marre, de l’organisme certificateur Certis. « Impliquant pour l’agriculteur », il est appelé à encore évoluer.

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Un arrêté et un décret du 18 novembre 2022 officialisent la rénovation de la certification environnementale, notamment de son niveau 3, la HVE, avec la suppression de la voie B et des modifications apportées aux seuils de performance environnementale et aux indicateurs les mesurant. Ces nouvelles dispositions sont applicables à toute nouvelle démarche de certification HVE depuis le 1er janvier et le seront pour les autres exploitations lors du renouvellement de leur certification, avec un délai accordé jusqu’au 31 décembre 2024 pour les renouvellements d’ici à cette date.

« Le niveau d’exigence pour être certifié HVE n’a pas augmenté de la même façon pour toutes les exploitations, observe Vincent Couëpel, dirigeant de l’OC Certis qui développe progressivement une nouvelle activité de certification et de formation autour de la HVE. Pour les viticulteurs, la version rénovée est plus exigeante. Pour les autres exploitations, c’est à analyser au cas par cas, selon leur configuration. Ainsi, les grandes cultures avec prairies temporaires seront moins défavorisées par la nouvelle version que celles sans. »

De nouveaux items pour gagner des points

Certis vient de démarrer les audits avec le nouveau référentiel HVE et, bien évidemment, un certain recul sera nécessaire « afin de mesurer son impact sur le terrain ». En effet, quelles seront les conséquences, par exemple, de la refonte de l’indicateur IFT ? « Il semble plus compliqué sur le volet phyto d’obtenir des points avec cet indicateur. Cependant, le nouveau référentiel offre plus de possibilités pour récupérer par ailleurs des points », avance Adélaïde Marre, responsable technique HVE chez Certis. Ainsi, un nouvel item a été introduit concernant les produits contenant des substances classées CMR ; le fait de ne pas en utiliser permet dorénavant de gagner deux points.

Toutefois, ce référentiel n’a pas encore fini d’évoluer. « Le ministère de l’Agriculture va poursuivre ses travaux de rénovation en matière d’infrastructures agroécologiques, de bilans azotés et en s’intéressant également aux critères d’élevage. Une première étape a été franchie pour répondre à l’échéance du PSN dans le cadre de la nouvelle Pac », continue Vincent Couëpel qui participe à la CNCE (Commission nationale de certification environnementale) au titre du Cepral, l’association rassemblant les principaux organismes certificateurs des secteurs agricole et agroalimentaire. « Nous nous assurons que le dispositif de certification HVE soit solide avec des règles claires pour éviter toute distorsion entre OC. »

La dynamique se poursuit sur le terrain

À ce jour, une douzaine d’OC s'est d’ailleurs engagée dans la certification HVE avec une dynamique qui se poursuit sur le terrain, ainsi que l’observe le dirigeant de Certis : « Nous sentons une demande des exploitations en lien avec la Pac ou les marchés. Ainsi, en légumes, cette demande monte. En céréales, l’aspect marché est moins évident, mais la certification environnementale peut aussi s'y développer par le biais des exploitations qui ont une activité animale et veulent la passer en HVE car c’est l’ensemble de l’exploitation qui doit être certifié. »

Toutefois, Vincent Couëpel juge ce référentiel « impliquant pour l’exploitation ». « Cette certification permet de structurer et de reconnaître le travail déjà fait en matière d’environnement de la part des agriculteurs. Nous ne connaissons pas d’agriculteur qui devient HVE sans faire l’effort de le devenir. »

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